Cette question est souvent posée. Ressemblance phonétique, pratiques manuelles… Il y a de quoi s’y perdre. C’est d’autant plus difficile de s’y retrouver qu’il n’y a pas une ostéopathie mais des ostéopathies. C’est un terme générique qui englobe une multitude de pratiques et autant de fondements théoriques.
Fruit de plus de vingt ans de recherches de Christian Trédaniel, qui participa aussi quelque temps aux débuts de l’ostéopathie française, l’Étiopathie lui doit également son nom. Le terme d’ostéopathie était devenu à ses yeux trop flou car regroupant trop de pratiques différentes, toutes fragmentaires et restreintes à un nombre de pratiques manuelles plus ou moins limitées. Surtout, l’ostéopathie n’était pas à même de se doter de l’outil intellectuel nécessaire à atteindre l’objectif que Trédaniel s’était fixé : établir une véritable généalogie des pathologies.
Du grec aïtia « cause » et pathos, « souffrance », le terme « Étiopathie » entend bien souligner l’originalité de cette méthode qui, face à une pathologie, s’attache en priorité à en déterminer la cause plutôt que d’en supprimer directement les effets — douleurs, inflammations, blocages, etc. — car pour l’Étiopathie, seule la suppression de la cause empêchera l’effet de se (re)produire. Il s’agit là d’une approche fondamentalement différente de celles des autres méthodes existantes qui, pour la majorité, suppriment souvent ces mêmes effets visibles et mesurables, mais, ne remontant pas à leur véritable origine, exposent les patients à de nombreuses rechutes.
Il existe plus de 70 écoles différentes qui enseignent « l’ostéopathie » sans aucune unité. Leur cursus achevé (celui-ci peut varier de quelques week-ends à 6 ans), certains ostéopathes tenteront de vous manipuler le crâne, d’autres les os, d’autres encore les viscères.
Et c’est bien là ce qui distingue en premier lieu l’étiopathie de l’ostéopathie: c’est le raisonnement théorique qui précède l’intervention. Ce dont le patient n’a pas nécessairement conscience mais qui fait toute la différence. C’est à l’aide de ce raisonnement que l’étiopathe parvient à induire la cause des phénomènes pathologiques du patient.
Quand la cause est établie, qu’elle est réversible et qu’il n’existe aucune contre-indication, le praticien choisit alors quelques manipulations indolores, adaptées au patient. La cause mécanique levée, les symptômes cèdent durablement.